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entre les devoirs que l'arret prononsé contre tous les hommes leur prescrit celui d'etendre leur prevoyance au dela du tombeau m'engage à donner à mes enfans des marques de ma tendresse et à ceux que la divine providence a attaches à mon service les recompenses qu'ils ont mérités l'eglise où réside l'esprit qui sanctifie les devoirs de la nature regarde les testamens comme un acte de religion elle veut que la sagesse des dispositions de ses enfans soit une source de benedictions et de paix pour leur posterité, que les effets de leur charité survivent à eux mesmes, et qu'animé par des motifs dignes de leur foy, la gloire de dieu soit la seule fin d'une action que des veües humaines font faire à tant d'autres en faveur de leurs descendans.
dans le desir de me conformer à ses sentimens, je me prosterne devant le pere des misericordes pour obtenir la remission de mes pechés, et le bonheur de celebrer eternellement ses bienfaits, remplie de la plus vive reconnaissance de la grace qu'il m'a faite de lever l'anathesme de ma naissance en me ramenant dans le sein de l'eglise, je le supplie avec ardeur de conserver mes enfans dans un attachement invoilable à l'unité de sa doctrine et de sa societé, et de perpetuer la mesme fidellité dans leur race la plus esloignée, fondant mon esperance pour le salut et les moyens qui y conduisent sur les seuls merite Jch, mon sauveur, l'autheur et le consommateur de ma foy, enfin après avoir imploré les lumières du st esprit sans lequel rien n'est bon dans les hommes, et avoir demandé à la ste vierge et à tous les saints le secours de leur intercession, j'ay fait les dispositions suivantes.
premierement je veux et ordonne estre enterrée dans le cimetiere de la paroisse sur laquelle je decederai, et apres la celebration du st sacrifice, je deffend tout appareil contraire à la modestie et à l'esprit de penitence en conservant neanmoins la decence que l'eglise a toujours pratiquée comme un signe de la foy de la resurrection.
je donne et legue à messieurs les écclésiastiques de la communauté de la paroisse de st benoist la somme de trois cent livres une fois payée, les supliant de se souvenir de moy dans leurs prieres et specialement au st sacrifice
je donne et legue aux pauvres de la ditte paroisse de st benoist la somme de cinq cent livres une fois payée
je donne et legue à messieurs les écclésiastiques de la paroisse de st pierre de ruel la somme de soixante livres une fois payée, les priant humblement de m'accorder leurs prieres particulierement au st autel
je donne et legue aux pauvres de la ditte paroisse de st pierre de ruel la somme de trois cent livres une fois payée dont le tiers sera employé en livres comme epistre et evangiles et heures traduites en françois et que ma belle fille distribuera de concers avec mr le curé
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